Après plusieurs années de recherche, j’ai enfin réussi à me procurer ce petit ouvrage sur les objets de référence ou objets référents. Je cherchais à compléter, enrichir, l’article que j’avais précédemment écrit pour le Tam Tam Makaton sur le sujet (vous pouvez trouver cet article ici.).
Adam Ockelford commence par définir les différents termes concernant la communication:
Communication non intentionnelle : les personnes répondent, sans réfléchir, de façon instinctive, au contexte immédiat (par exemple, un inconfort physique) par des vocalisations, des mouvements, des expressions faciales.
Communication intentionnelle : petit à petit, les personnes comprennent que ces vocalisations, ces mouvements ont un effet sur les autres. Leur communication devient alors intentionnelle car les personnes cherchent à attirer, par leurs comportements, l’attention des autres.
Communication symbolique : les personnes comprennent qu’une chose peut venir signifier, représenter, autre chose. Le fait qu’une vocalisation donnée signifie voiture pour une personne en particulier est un exemple de communication symbolique.
La communication symbolique peut devenir standardisée, c’est-à-dire que les symboles utilisés vont appartenir à une forme conventionnelle de communication comme les mots qu’ils soient oraux, écrits. La communication à ce stade est également qualifiée de formelle.
Les objets de référence ne sont pas, par définition, un système formel de communication. Ils sont choisis pour une personne en particulier, en fonction de son expérience de vie, de la façon dont elle appréhende son environnement. La signification d’objets référents peut dériver d’association (comme un bout de chaîne pour signifier la balançoire) mais leur choix peut être plus arbitraire pour des concepts abstraits comme « encore », « fini ». Ces choix, plus arbitraires, n’interviennent pas, bien évidemment au début de la mise en place des objets référents.
Il est possible que certains objets référents deviennent, au sein d’un établissement par exemple, un système formel au travers de simplifications et réductions. Voici deux exemples de réduction/simplification :
Il est important de penser en terme d’équivalence avant de réduire/simplifier un objet : l’utilisateur doit retrouver dans l’objet modifié ce qui faisait sens pour lui (que ce soit la texture, la couleur…). Les réductions/simplifications doivent être acceptables pour la personne, c’est pourquoi l’on procède par petites étapes. Lorsque l’objet référent est suffisamment réduit/simplifié, il peut être placé sur un carton pour s’approcher des représentations bi-dimensionnelles.
Au début de l’apprentissage, la présentation de l’objet référent doit être immédiatement suivie de l’activité ou de ce à quoi fait référence cet objet afin que l’utilisateur puisse faire le lien entre l’objet référent et ce qu’il signifie. Petit à petit, les objets référents pourront être de plus en plus dissociés de ce à quoi ils réfèrent et servir, par exemple, à la construction d’emplois du temps. La réussite de cet apprentissage tient à la constance avec laquelle les objets référents sont utilisés, même quand les personnes ou les circonstances varient.
Les objets référents peuvent, éventuellement, être utilisés pour des emplois du temps plus complexes (qui indiquent quoi faire, où et avec qui) ou peuvent devenir un langage expressif.