Présumer la compétence

Eric Willaye a dit que l’on ne peut qualifier un comportement de problème qu’à partir du moment où l’on a décidé d’intervenir pour que ce comportement cesse. De même, je crois que l’on ne peut présumer la compétence d’une personne qu’à partir du moment où l’on a décidé de se mettre au travail pour donner à la personne les moyens de nous montrer qu’elle est compétente.

Le Dr John P. Hussman demande aux lecteurs de son guide « Successful, evidence-based principles for supporting and engaging individuals with autism » de se prêter un petit exercice : les lecteurs doivent répondre à la question « quelle est votre couleur préférée » sans utiliser le langage ou bouger. Les lecteurs gardent en général le silence. Il est évident pour nous que ce n’est pas parce qu’ils ne savent pas répondre à cette question en respectant les conditions imposées qu’ils ne la comprennent pas. Et pourtant, ils ne donnent à voir aucune compréhension de la question. Dr Husmann affirme que nous devons présumer la compétence des personnes autistes de la même façon. Ce n’est pas parce que la personne autiste ne nous donne pas à voir qu’elle pense, apprend et comprend que nous devons penser qu’elle ne pense pas, n’apprend pas et ne comprend pas.

Dr Husman reprend ensuite l’idée d’Anne Donnellan connue sous les termes « l’hypothèse la moins dangereuse ». Il la reformule de la façon suivante : en l’absence d’évidence que la personne autiste pense, apprend et comprend, quelle est l’hypothèse la moins préjudiciable pour elle ? Présumer la compétence ou présumer l’incompétence ?

Il aborde ensuite les conséquences d’une présomption erronée de compétence, d’une part et d’une présomption erronée d’incompétence d’autre part. La présomption erronée de compétence aurait pour seule conséquence une perte de temps et un retour à des propositions plus simples tandis que de la présomption erronée d’incompétence résulterait de la frustration de la part de la personne autiste, des attentes réduites vis à vis d’elle qui auront un impact sur son avenir en termes d’apprentissage, de communication et de participation sociale. De plus, il sera extrêmement difficile, voire impossible de rattraper le temps et les opportunités perdus.

Différents conseils pratiques sont ensuite donnés. A cette occasion, Dr Hussman rappelle que la communication est un « super pouvoir » qui permet à une personne de défendre elle-même ses propres intérêts.

J’aime aussi beaucoup la conclusion qui rapporte les propos d’une personne avec une forme non verbale d’autisme : « Qu’avons-nous à perdre d’essayer ? »

Vous pouvez lire l’article en anglais ici.

Et vous trouverez le guide là.

3 réflexions sur “Présumer la compétence”

  1. Jeunes adultes, adultes vieillissants , ados, pec précoce sans trop de retour, j’ai toujours cru en leurs compétences anarchiquement. Lutté pour les faire admettre. Pas le temps pour chercher les références mais déjà filmé avec accord de la famille ou en EEAP acceptê la présence d’une ou deux AMP en filmant avec accord de la direction et des familles qui étaient juste surprises d’une premiere phase de pecs et vu les loulous on pourrait passer à autre chose mais faut encore le temps d’aider les équipes !

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