[Article] Efficacity of Peer Support Arrangements to Increase Peer Interaction and AAC Use

Dans cet article récent, les auteurs essaient d’évaluer les effets de de la formation des pairs des élèves avec des besoins complexes de communication (BCC) lorsque ceux-ci sont scolarisés dans des classes d’enseignement général. En effet, il avait été noté dans une étude de Chung, Carter et Sisco en 2012, étude réalisée auprès de 16 élèves avec BCC que ceux-ci interagissaient exclusivement avec les professionnels qui s’occupaient d’eux. Ce n’est donc pas parce qu’un élève avec BCC est dans une classe d’enseignement général qu’il participe de facto à l’ensemble de la vie scolaire et notamment aux relations sociales avec des jeunes sans déficience de son âge. Les auteurs attendent donc de la formation des pairs que les élèves avec BCC interagissent enfin avec eux et que la sur-dépendance aux professionnels qui les accompagnent s’estompe.

La formation des pairs était articulée autour de quatre composantes :

  • Créer un plan de soutien personnalisé pour chaque pair concerné,
  • Trouver des pairs intéressés par le projet dans chaque classe dans laquelle se trouvaient les élèves avec BCC,
  • Inciter les pairs à fournir le soutien auquel ils se sont engagés,
  • Fournir guidances et retours aux élèves lorsqu’ils travaillent ensemble.

Le plan de soutien personnalisé a été réalisé par l’équipe éducative (éducateurs spécialisés, assistants de vie scolaire, enseignants, orthophoniste). Les assistants de communication ont, eux aussi, reçu une courte formation d’une durée de 45 à 90 minutes pour revoir le plan de soutien personnalisé, décrire les étapes d’accompagnement des pairs, donner des exemples des stratégies qui vont faciliter le soutien offert par les pairs (guidance, renforcement, partager des informations) et répondre aux questions.

Chaque assistant de vie scolaire a travaillé avec les pairs lors d’un entretien dans lequel il se présentait, expliquait les raisons de ce travail spécifique, partageait des informations sur l’élève avec BCC concerné, discutait de façon générale du soutien à l’élève, expliquait le plan de soutien personnalisé, donnait des repères au pair pour qu’il puisse juger quand requérir de l’aide, rappelait l’importance de la confidentialité et du langage approprié et répondait aux questions. Un coach intervenait ensuite auprès du pair pour expliquer les stratégies d’interaction qu’il devait mettre en oeuvre : donner des opportunités de communication, utiliser les attentes expectatives, fournir des guidances et répondre de façon appropriée.

Les évaluations de cette expérimentation montrent qu’il y a eu une nette progression des interactions entre pairs, que la progression de l’utilisation de l’outil de CAA (ici, Proloquo) était minimale, qu’une courte formation augmente considérablement l’assistance offerte par les assistants de vie scolaire (ils donnent régulièrement des guidances, partagent des informations et évaluent régulièrement les élèves mais les félicitent rarement).

L’équipe scolaire voient un bénéfice au temps passé à élaborer le plan de soutien. Sans cette collaboration, les professeurs de l’enseignement général ne savent pas comment répondre aux besoins des élèves avec BCC et alors, les assistants de vie scolaire assument des responsabilités inadéquates dans les décisions relevant de l’enseignement.

Il faut noter que précédemment, même si les élèves avec BCC avaient des objectifs de communication et de socialisation dans leur projet personnalisé, les assistants de vie scolaire apportaient essentiellement un soutien au niveau des apprentissages scolaires.

Donner aux équipes une formation pour apprendre à sélectionner et à programmer du vocabulaire dans l’outil de communication, à inclure des stratégies d’enseignement du vocabulaire dans le programme (par exemple pour que les pairs puissent modéliser l’utilisation de vocabulaire à l’aide de l’outil de CAA) ou à enseigner de nouvelles compétences aux élèves avec BCC (comme leur apprendre à naviguer dans leur outil de communication) permettrait peut-être d’augmenter l’utilisation de l’outil de CAA.

La courte formation aux assistants de vie scolaire a des impacts nettement positifs sur le soutien fourni par ces derniers au niveau de la communication et de la socialisation. Les auteurs pensent que cette courte formation devrait faire partie des formations initiales des professionnels qui travaillent auprès des élèves avec des déficiences sévères.

Voici les références de l’article :

Biggs, E.E., Carter, E.W., Gustafson, J. (2017). Efficacy of Peer Support Arrangements to Increase Peer Interaction and AAC Use. American Journal on Intellectual and Developmental Disabilities, 122 (1). 25–48.

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