[Article] A systematic review of acquisition and mastery ok skills taught using the Picture Exchange Communication System

Forbes, H. J., Travers, J. C., & Vickers Johnson, J. (2024). A systematic review of acquisition and mastery of skills taught using the Picture Exchange Communication System. Augmentative and Alternative Communication, 40(2), 100-114.


L’article débute par un rappel des compétences visées par chacune des phases du PECS.

Phases 1 et 2Comportements d’approche sociale (initiation de l’échange) et échange physique d’un pictogramme ou d’un symbole. Lors de la phase 2, des obstacles comme la distance sont introduits. La persévérance est ici recherchée.
Phase 3aDiscrimination simple (entre un pictogramme d’un item préféré et un pictogramme d’un item non préféré).
Phase 3bDiscrimination entre deux ou plus pictogrammes d’items préférés.
Phase 4Demande à l’aide d’une phrase introduite par « je veux »
Phase 5Réponse à la question « qu’est-ce que tu veux ? »
Phase 6Commentaires

Les auteurs mentionnent que Alsayedhassan et al (2016) ont mis en évidence des améliorations dans le domaine de la communication lorsque le PECS est mis en place à la fois par les parents et les professionnels.

La revue systématique a porté sur des études de cas unique utilisant le PECS, mentionnant les phases du PECS enseignées et utilisant des procédures cohérentes avec celles du manuel PECS (notamment en ce qui concerne les critères de maîtrise d’une phase). Cette revue systématique inclut 18 études de cas unique produites entre 2002 et 2016. Au total, ces études concernent 58 personnes âgées de 1 an 10 mois à 51 ans et présentant un ou des troubles du neurodéveloppement.

L’acquisition des phases 1 et 2 se fait après un nombre d’essais extrêmement variable (entre 20 et 200). La maîtrise des phases 1 et 2 nécessite en moyenne 147,2 essais.

Les auteurs notent que les participants ont besoin du plus grand nombre d’essais pour maîtriser la phase 4. Ils émettent l’hypothèse que la complexité requise lors de la phase 4 pour accéder à l’item préféré ralentit la vitesse d’apprentissage. En effet pour accéder à l’item préféré, le participant doit a) localiser et prendre le pictogramme « je veux », b) placer le pictogramme « je veux » sur la gauche de la bande-phrase, c) localiser et prendre le pictogramme de l’item préféré, d) placer ce pictogramme à droite du pictogramme « je veux » sur la bande-phrase, e) prendre la bande-phrase et l’apporter à son interlocuteur, f) pointer ou toucher chaque pictogramme lorsque son interlocuteur oralise la phrase. Seulement deux de ces étapes (c et e) sont déjà maîtrisées par le participant et c’est en deux étapes, auparavant, qu’il obtenait l’item préféré. Maintenant, il a besoin de 6 étapes pour cela. L’obtention de l’item préféré demande donc un effort majoré. Or, Johnston (2006) définit une réponse efficiente comme celle qui a le plus grand bénéfice avec le moindre effort pour le participant.

Les auteurs proposent donc de réserver le ou les items qui motivent le plus le participant pour la maîtrise de la phase 4 afin de réduire l’écart entre le coût de la demande et l’obtention de l’item. Cette proposition reste limitée car de nombreuses personnes vivant avec un ou des troubles du neurodéveloppement ont peu d’items préférés.

Parmi les participants qui maîtrisent les phases 1 à 3b, la proportion de participants avec des troubles multiples est plus élevée.

Les participants auxquels on a enseigné la phase 3b ont maîtrisé cette phase en sélectionnant, en moyenne, le pictogramme correct parmi trois. Mais de nombreux participants sélectionnaient le pictogramme adéquat parmi 2.

Le nombre de pictogrammes parmi lesquels le participant doit sélectionner le pictogramme exact donne une indication du nombre de sujets de conversation possibles. Ainsi, le nombre de pictogrammes requis pour maîtriser la phase 3b semble avoir une utilité limitée (les participants ne peuvent, d’après ces chiffres, demander uniquement deux ou trois choses).

Ce nombre, extrêmement bas contraste avec les recommandations pour mettre en place un outil de CAA linguistiquement robuste (200 à 400 pictogrammes par section de 20 à 60) ; ceci pour permettre une communication variée (Bean et al., 2019 ; van Tilborg & Deckers, 2016).

Frost et Bondy (2002) recommandent eux-mêmes une sélection parmi 5 pictogrammes minimum sur une page avant de débuter la phase 3b. Pour eux, cette répartition de 5 pictogrammes sur une page permet ensuite la sélection parmi un nombre plus important de pictogrammes. Cette affirmation n’a pas fait l’objet d’études.

D’après d’autres études (Cummings & Willimas, 2000 ; Gregory et al., 2009), les personnes qui ont des capacités d’association répondent mieux à la méthodologie PECS que ceux qui n’en ont pas.

De même, les personnes qui présentent des comportements-défis ont besoin d’un apprentissage plus long que celles qui n’en ont pas.

Une intervention multimodale qui comprend le PECS, l’oralisation et/ou d’autres modalités de CAA (par exemple, les signes) est plus efficiente que l’intervention isolée avec le PECS pour certaines personnes. Des recherches sont nécessaires pour clarifier le profil de ces personnes.

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